29 décembre 2015

GEN d'Hiroshima

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    Gen (Prononcer "gaine") a 7 ans en 1945 et habite Hiroshima...
Ainsi commence l’œuvre maîtresse de Keiji NAKAZAWA qui, comme son héros y vivait à cet âge et y vécut les mêmes terribles épreuves.
Le 1er vol. raconte la vie d'un gamin espiègle et insouciant dans un pays en guerre, au milieu d'une famille modeste (discriminée par ses voisins à cause du pacifisme du père) mais où les privations sont mieux supportées grâce à l'amour qui unit parents et enfants. Cet univers rassurant s'écroule soudain au matin du 6 août 1945 avec l'explosion de la bombe atomique.
Les deux volumes suivants plongent le lecteur dans l'horreur et racontent ce qui se passe immédiatement après. Gen se retrouve seul avec sa mère enceinte et se bat désespérément pour survivre. 
Le 4e vol. se déroule durant les derniers mois de 1945 et l'année 1946. Ce sont les débuts de l’occupation américaine, les terribles difficultés d'un pays en ruine mais également la prise de conscience des effets mortels des radiations atomiques.
Le 5e se passe pendant l'hiver 1947-1948. La survie reste un défi permanent alors que les Américains étudient les conséquences de la bombe sans tenter d'apporter une quelconque aide aux victimes.
Le 6e vol. va du printemps 1948 à l'été 1949 et raconte comment Gen et ses amis orphelins se heurtent à la pègre locale. Les Yakuzas s'organisent et cherchent à profiter de la situation pour asseoir leur pouvoir.
Dans le 7e vol., l'action se déroule sur une très courte période, quelques semaines seulement. Gen y est frappé par un nouveau coup du sort: la perte de sa mère, victime des radiations.
Dans le 8e, qui se passe de juin à octobre 1950, la conscience politique de notre jeune héros se fait plus précise grâce à l'influence d'un professeur pacifiste. La guerre de Corée vient d'éclater.
Le 9e vol. va de décembre 1950 à avril 1951, dans un pays qui retrouve peu à peu son indépendance, Gen entre dans la vie active comme apprenti peintre d'affiches de cinéma, réalisant ainsi son rêve de devenir un artiste.
Le 10e et dernier volume nous amène au printemps 1953, Gen va vivre à 15 ans son premier amour. Le Japon se redresse lentement mais les séquelles de la guerre et de la bombe sont encore multiples et bien réelles.


Les personnages sont attachants et complexes, les thèmes abordés sont riches et l'horreur est montrée telle que l'auteur a dû la vivre. Un livre indispensable que l'on peut ranger à côté de Maus de Spiegelman. Une autre BD leur est associée: "Yossel 19 avril 1943" que mon excellente médiathèque possède! A lire prochainement donc.

L'auteur:

Keiji NAKAZAWA, devant le mémorial d'Hiroshima

Keiji Nakazawa naît le à Hiroshima, au Japon. Son père est un peintre de style traditionnel, qui décore notamment des geta (chausses). Quatrième né de la famille, Keiji a trois frères et deux sœurs. Il est présent dans sa ville natale lors du bombardement atomique du . Son père, sa sœur aînée et son petit frère, piégés par l'effondrement de leur maison, meurent dans les incendies qui suivent l'explosion, mais sa mère enceinte d'une deuxième fille et ses deux autres frères survivent.
A l'âge de 22 ans, il monte à Tokyo où il débute une carrière de dessinateur professionnel. 
En 1966, Nakazawa revient à Hiroshima et se marie peu avant la mort de sa mère. Lors de l'incinération de celle-ci, il constate avec horreur que ses os avaient disparu, rongés par le rayonnement atomique. Il décide alors de faire une bande dessinée inspirée par le bombardement d'Hiroshima de 1945 : Sous la pluie noire (黒い雨にうたれて, Kuroi ame ni utarete) met en scène un assassin qui tue des Américains impliqués dans les bombardements, présentés comme de sadiques expériences scientifiques in vivo. Bien que l'histoire soit refusée par les principaux éditeurs et qu'il doive continuer à aligner les œuvres alimentaires pour faire vivre sa femme et son premier enfant né en 1967, Nakazawa ne se décourage pas et une revue pour adulte, Manga Punch, finit par accepter de la publier en 1968, ainsi que sept autres histoires du même acabit.
La publication de Gen d'Hiroshima (はだしのゲン, Hadashi no Gen, littéralement Gen aux pieds nus) débute en dans le numéro 25 de Weekly Shōnen Jump, alors tiré à deux millions d'exemplaires. Le sujet complexe et la dureté de la série ne lui permettent pas de fédérer le lectorat et Nakazawa est prié de trouver un autre support de publication. La maison-mère de la revue, Shueisha, pense en effet qu'un manga sur les bombardements atomiques ne pourrait se vendre, et que le sujet pourrait mener à des controverses.
 C'est finalement la nouvelle maison d'édition Chōbunsha  qui commence à publier les éditions reliées de la série à partir de 1975. Elle devient immédiatement un succès critique et de librairie, et la publication périodique reprend dans des mensuels de gauche non spécialisés dans la bande dessinée, ce qui permet à Nakazawa d'attirer l'attention d'un public adulte cultivé.

Le succès de Gen d'Hiroshima dépasse rapidement les frontières japonaises mais il est parfois l'objet de critiques révisionnistes.
 En 2011, après la catastrophe nucléaire de Fukushima, Nakazawa critique l'emploi civil de l'énergie nucléaire, alors qu'un documentaire sur sa série-phare sort au Japon. Il meurt le à Hiroshima des suites d'un cancer des poumons.

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