09 mai 2013

15/42: Le voleur de goûter

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248 pages

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Il se réveilla difficilement: les draps, sous l'effet de la suée d'un sommeil agité provoqué par le kilo et demi de sardines a beccafico dont il s'était bâfré le soir précédent, s'étaient étroitement entortillés autour de son corps, il lui semblait être devenu une momie. Il se leva, alla à la cuisine, ouvrit le réfrigérateur, se descendit une demi-bouteille d'eau glacée. Tandis qu'il buvait, il regarda au-dehors par la fenêtre grande ouverte. La lumière de l'aube promettait une belle journée, la mer était d'huile, le ciel clair sans nuages. Montalbano, sensible comme il l'était aux variations du temps, se sentit rassuré quant à l'humeur qu'il aurait dans les heures à venir. Il était encore trop tôt, il se recoucha, se prépara à faire encore un petit somme de deux heures en se tirant le drap au-dessus de la tête.

Dès le début de ce roman, on a déjà un bon aperçu du héros Montalbano: l'importance de la nourriture, à laquelle il voue un véritable culte, et les variations de son humeur avec une forte dominante du ronchonneur. Menteur ou de mauvaise foi quand ça l'arrange, ours solitaire et grognon, sa générosité, son humanité finissent par transparaître.
Camilleri a une écriture unique. Sujet grave, ambiance méditerranéenne, humour et gastronomie typiquement siciliens: on se régale.

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